USA: Des élections sur fond de conflit générationnel

Les Démocrate (socialisant!) se concentrent presque exclusivement sur les coûts de la vie et on délaissé le wokism

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Zahran Mamdani, ce n’est pas une surprise

Bassam Tayara

Les observateurs peinaient à réaliser à quel point la politique américaine était dominée par la gérontocratie, jusqu’à ce que l’ancien président Joe Biden commence à cafouiller et semble trébucher et manque de tomber des marches chaque fois qu’il prend son avion. Malgré cela, il s’est d’abord présenté pour un second mandat à l’âge de 81 ans avant d’être contraint de se retirer par son entourage, après que les médias ont révélé son état de santé dégradé. Son successeur, Donald Trump, aura également 80 ans dans quelques mois.L’attention se porte désormais sur le fait que des vieillards occupent des postes clés, à commencer par la présidence des États-Unis.

Cependant, cette élection a commencé à mettre en lumière des dynamiques internes au Parti démocrate, et où les divisions entre générations se sont accentuées. Les dirigeants du parti soutiennent systématiquement des candidats plus âgés, donc choisissent l’expérience, sans tenir compte des aspirations des jeunes membres, ce qui provoque une rébellion parmi les jeunes du parti, qui a pris la forme d’une véritable guerre des générations. Le parti a tendance à privilégier l’expérience lors de la sélection de ses candidats au détriment de la jeunesse..

Un exemple frappant est le décès de la sénatrice Dianne Feinstein à l’âge de 91 ans après plusieurs mandats en tant que candidate du parti Démocrate. Un autre exemple: le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, 74 ans, a désigné Janet Mills, la gouverneure de New York, âgée de 77 ans pour les prochaines élections.

Cette nomination a surpris l’aile jeune du parti, qui a publié un communiqué soutenant Graham Plattner, 41 ans, populiste de gauche et candidat au Sénat en 2026, comme rival de Mills. Zahran Mamdani, se définissant comme socialiste, est également entré en lice dans ce contexte de changement de cap générationnel.

Au Missouri, en Floride, au Minnesota et au Texas, d’autres candidats soutenus par la jeune génération du parti cherchent à suivre ce cas et avoir un courant similaire à celui observé à New York, car l’exemple le plus marquant. Zahran Mamdani, 34 ans, favori de la course à la mairie, bénéficie du soutien de la quasi-totalité des organisations de jeunesse progressistes du pays, tandis que la direction du parti, menée par Chuck Schumer, hésite encore à le soutenir officiellement, malgré sa victoire aux primaires.

En examinant les programmes des jeunes candidats démocrates, on constate que, conformément à celui de Mamdani, ils se concentrent presque exclusivement sur le coût de la vie exorbitant à New York, parmi d’autres termes sociaux vécus dans la capitale économique des États-Unis. Mamdani n’hésite pas à accuser les milliardaires d’acheter les élections.

Les Démocrates universitaires d’Amérique (UDA), principale organisation étudiante démocrate avec plus de 100 000 membres, ont signé une déclaration de soutien aux jeunes candidats. Les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), mouvement fondé dans les années 1980 et longtemps resté relativement méconnu, gagnent désormais du terrain auprès des jeunes.

Il y a vingt ans, prononcer le mot « socialiste » revenait à invoquer le diable en politique américaine, mais aujourd’hui, la situation a changé. Le fossé grandissant est non seulement générationnel, mais aussi idéologique, et ce de manière quelque peu inattendue.

Paradoxalement, la plupart des candidats soutenus par les organisations de jeunesse démocrates se soucient peu des questions d’« identité », de « genre », de « droits des homosexuels » de la couleur et des origines – ces mêmes questions qui ont dominé le débat public durant la présidence de Joe Biden et la campagne de Kamala Harris. Ils privilégient les enjeux économiques et sociaux, une orientation bien plus à gauche que celle de la direction du parti.

Autrement dit, la question du « wokisme » n’occupe plus une place prépondérante dans la campagne démocrate, car la dénonciation de cette tendance a été determinente lors de l’élection de Trump, et  un facteur majeur de la popularité croissante des conservateurs.

Mais la « gauche » – un terme longtemps mal vu aux États-Unis – devrait également se méfier de l’émergence d’un puissant mouvement étudiant au sein même des rangs conservateurs.

Ce que Charlie Kirk, récemment assassiné et proche de Donald Trump et de J.D. Vance, avait tissé, reste un vaste réseau dans les universités du pays grâce à son mouvement « Le tournant de l’Amérique ». Le parti revendique désormais des milliers de membres, et avance un chiffre bien supérieur au nombre total d’adhérents de toutes les organisations de jeunesse de gauche.

C’est le tournant le plus important lors des élections à venir aux États-Unis: une bataille de jeunes contre jeunes !

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