Trump se prépare à envahir le Venezuela

L'objectif de Trump et les éventielles ces vagues d'escalade contre le gouvernement vénézuélien est de créer un climat propice à un coup d'État au sein de l'armée vénézuélienne

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Presse-Net

Marquant un tournant significatif dans la stratégie américaine d’« escalade de la pression » contre le Venezuela, l’administration Trump a exacerbé les tensions avec Caracas en désignant le « Cartel des Soleils » comme « organisation terroriste étrangère ».

Cette décision s’accompagne du déploiement d’une force navale et aérienne massive dans les Caraïbes et de l’instauration d’une quasi-interdiction des vols civils, ouvrant peut-être la voie à une nouvelle phase du conflit, dépassant le cadre du blocus économique paralysant et pouvant mener à une intervention militaire directe.

Cette désignation permet, en vertu du droit américain, de cibler directement le président vénézuélien Nicolás Maduro, que l’administration américaine considère comme le « chef » dudit cartel.

Selon le secrétaire d’État américain Marco Rubio, le cartel est « l’une des plus importantes organisations criminelles de l’hémisphère occidental ». Le nom fait référence aux insignes dorés portés par les officiers supérieurs de l’armée vénézuélienne pour indiquer leur grade (les soleils). De ce fait, les États-Unis placent l’armée vénézuélienne dans la même catégorie que des organisations criminelles mexicaines notoires comme le cartel de Sinaloa.

Le gouvernement américain affirme que le cartel est dirigé par Maduro et ses principaux collaborateurs, et offre une récompense record de 50 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation de ses dirigeants. L’acte d’accusation, déposé à New York, nomme Maduro et son actuel ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, accusés de « conspiration avec des marxistes colombiens » (en référence aux groupes armés d’extrême gauche) pour exporter de la cocaïne vers les États-Unis.

Ces accusations remontent à 2011, lorsque les autorités américaines ont engagé des poursuites judiciaires contre d’éminents membres de l’armée vénézuélienne, dont Hugo « El Polo » Carvajal, ancien chef du renseignement militaire, accusé d’avoir exporté 5,6 tonnes de cocaïne vers les États-Unis.

Trump lie explicitement la « guerre contre la drogue » à la « guerre contre le terrorisme », adoptant des tactiques similaires à celles employées au Moyen-Orient au début des années 2000 pour renverser des régimes en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Il a déjà ordonné des frappes de drones contre des bateaux soupçonnés de trafic de cocaïne, et des observateurs craignent qu’il n’ordonne ensuite des frappes sur des cibles situées en territoire vénézuélien, visant officiellement des laboratoires de drogue.

Alors que Washington présente le « Cartel des Soleils » comme une organisation hiérarchisée et étroitement contrôlée, dirigée depuis le palais présidentiel, les experts tendent à penser qu’il est composé de fonctionnaires alliés à des criminels par appât du gain, notamment en raison de l’embargo économique paralysant imposé par Washington à Caracas depuis l’arrivée au pouvoir des révolutionnaires bolivariens.

Les estimations suggèrent que l’armée américaine lancera des attaques sur le territoire vénézuélien, utilisant des missiles ou des frappes aériennes, ciblant les infrastructures ou les sites militaires, possiblement en parallèle d’une invasion terrestre limitée pour s’emparer des ports, des aéroports et des champs pétroliers, à l’instar de ce qui s’est produit au Panama ou à Grenade.

Selon les analystes, l’objectif de ces vagues successives d’escalade contre le gouvernement vénézuélien est de créer un climat propice à un coup d’État au sein de l’armée vénézuélienne, afin de renverser le régime bolivarien. Cependant, ce scénario relève davantage du vœu pieux que de la réalité, d’autant plus que l’opposition de droite est faible et ne bénéficie d’aucun soutien populaire, dépendant entièrement de l’appui américain. Cette situation exige nécessairement une intervention militaire étrangère directe, mais une telle intervention pourrait dégénérer en une longue guerre d’usure pour les forces américaines et en une guerre civile généralisée, menaçant la Colombie voisine et potentiellement le Brésil.

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