France: L’extrême droite attend son heure
Macron ne veut pas tendre la main à la Gauche. Veut-il appeler un Premier ministre du Rassemblement National (RN)?

Bassam Tayara
La France vit une crise politique exceptionnelle. Il suffit de faire la liste des Premiers ministre, le dernier Sébastien Lecornu n’a pas résisté plus que « 14 heures et 26 minutes » ce qui est un record absolu.
Les citoyens français vivent dans un tourbillon incessant écrasés entre la faiblesse politique du Président en absence de majorité et sa position entre l’enclume de l’extrême droite et le marteau de l’extrême gauche.
Cirque, cirque, c’est le mot qui a sauté d’un média vers l’autre. La base de la crise est un parlement divisé en deux blocs extrémistes et le bloc du centre qui se fissure au fur et à mesure que la perspective de l’élection présidentielle de 2027 brille au fond du tunnel.
Choses non dites sur les plateaux et dans les journaux c’est que la France passe par une mutation qui vire vers la droite dans le sillon de ce que connait toute l’Europe.
Pour simplifier la situation qui n’est pas aussi compliquée qu’on voudrait présenter:
Au parlement existent trois bloques:
À l’issue des élections législatives anticipées de juillet 2024 on compte allant de la droite vers la gauche en passant par le centre le nombre des députés est :
– 124 « Rassemblement national » RN
– 47 « Droite républicaine », LR
– 16 « Union des Droites » UD
Total députés de droite: 187
– Ensemble pour la République 93 (Macronistes)
– Horizon & Indépendants 34 (Edouard Philippe)
– Les démocrates 36 (Bayrou)
Total des députés du centre: 163
– 71 « LFI »
– 66 « PS »
– 38 « Écologistes »
– 17 « Gauche démocrate »
Total des députés du NFP: 192
– 23 Outre-mer et indépendants (Liot)
– 10 non inscrit
Macron n’a pas voulu appeler un Premier ministre issue de la gauche (192 députés) ce qui devait se faire normalement, car le programme du «Nouveau Front populaire » NFP ne va pas dans le sens capitaliste qu’il préconise… à cause de la présence de LFI et sa position sur Gaza.
Il n’a pas voulu également appeler le RN (187 députés), pour des causes « historiques »
Il a appelé un Premier ministre issu de la Droite républicaine (Barnier) et l’a invité à gouverner avec les centristes. Ce gouvernement a été censuré.
Il a appelé un « chef » du centre (Bayrou) qui a formé un gouvernement minoritaire. Ce gouvernement a été censuré.
Il a appelé un fidèle des fidèles Sébastien Lecornu, son gouvernement annoncé dimanche soir n’a pas résisté plus que 14heures et 26 minutes avant de démissionner.
Macron, après avoir accepté la démission, il insiste et demande à Lecornu de consulter, il lui donne 48 heures pour essayer de trouver un compromis avec la Droite républicaine qui a renversé la table et démissionné quelques heures après l’annonce de la composition de son gouvernement
Macron ne veut pas tendre la main à la Gauche.
Veut-il appeler un Premier ministre du Rassemblement National (RN)?
Même s’il ne le fait pas la DROITE attend son heure!
Comme en Italie, comme en Hongrie, comme en République Tchèque, le tour de la France semble s’approcher.
Si Macron dissout l’Assemblée presque tous les observateurs notent que le RN arriverait en tête avec presque 250 députés. Il faut rappeler que s’il n’a fait élire « que » 124 députés lors des dernières élections c’est que au deuxième tour il y a eu « un front républicain » :Tous les partis se sont désistés pour le mieux placé opposé au RN.
Mais cette fois-ci cela ne fonctionnera pas.
– Le NFP s’est disloqué à cause de la position de LFI sur Gaza. Les chose pourront changer pour une minime partie des députés du PS pour ne perdre leur siège dans une éventuelle élection.
– Le bloque central se déchire autour de l’héritage de Macron et plusieurs prétendants au poste de Président en 2027, se font des croches-pied et ont des couteaux cachés sous leur veste. Le Chef du parti du Président a déjà critiqué ce dernier et a annoncé sa candidature. Le chef d’Horizon Edouard Philippe ne cache pas son projet, et Gérald Darmanin se cache sous le bois.
De plus:
Les Républicains sont déjà un fruit mûre, il suffit d’un coup de dissolution pour qu’ils tombent dans l’escarcelle de RN. Surtout que ce dernier aura besoin d’homme et de femme de gouvernement avec expérience.
Maintenant si le Président démissionne au deuxième tour nous aurons un RN face à un LFI que choisir (d’après les divers sondage le RN gagnera).
L’adage qui dit : « mettez une chaise face à Marine le Pen … la chaise gagne » ne fonctionne plus.
Mais Marine le Pen a un handicap judiciaire s’il y a des élections elle ne pourra pas se présenter en attendant son appel du jugement. Le président du Parti Jordan Bardella, d’après les commentateurs peut accéder au poste de Premier ministre, il aura des conseiller pour l’épauler …mais pour poste suprême à l’Elysée par manque d’expérience ses épaules ne sont pas assez large. Et vu la situation internationale il faut à la France un président capable.
Alors observons ce que la direction du RN va faire dans les 48 heures à venir. Qui va-t-elle dragué (dans le sens propre et figuré) pour décorer sa vitrine et enrichir son offre devant les Français