l’EI réapparaît sur la scène syrienne
L'EI a vivement critiqué le dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa, dans un éditorial paru jeudi dans son hebdomadaire "Al-Nabaa", intitulé « Sur le seuil de Trump ».
Agence – Beyrouth
L’Organisation terroriste « État Islamique » (EI) attaque le dirigeant syrien de transition, Ahmed al-Sharaa (ex-Julani) , l’accusant de « compromettre la charia » en échange du soutien des États-Unis et qualifiant sa rencontre avec Trump de « dégénérescence ».
L’EI a vivement critiqué le dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa, dans un éditorial paru jeudi dans le dernier numéro de son hebdomadaire « Al-Nabaa », intitulé « Sur le seuil de Trump ».
Dans cet article, le groupe appelle les militants étrangers qui se trouvent en Syrie à rejoindre ce qu’il décrit comme des « bataillons éparpillés parmi vous dans les campagnes et les banlieues », déclarant : « Ne vous transformez pas en une carte qu’al-Julani brûle pour gagner la faveur internationale.»
L’article ajoute : « Al-Julani a commencé bien avant à perdre ses repères, des années avant son arrivée au pouvoir. S’ils lui ont accordé la présidence, ils l’ont dépouillé de sa religion et de son honneur », faisant référence à ses précédentes alliances avec des factions et organisations syriennes affiliées à l’opposition.
L’organisation a critiqué la rencontre entre le président américain Donald Trump et Ahmed al-Sharaa, affirmant que « le conflit avec al-Sharaa ne se limite pas à des tactiques politiques, mais relève plutôt d’une lutte entre le monothéisme et le polythéisme, entre l’islam et la démocratie, et la question est de savoir qui est son maître Mahomet ou Trump ».
L’éditorial d’Al-Naba a dénoncé la célébration de la rencontre avec Trump, la qualifiant de « réussite historique célébrée par les soit-disant révolutionnaires, tandis que l’honneur est piètiné sur la place des Omeyyades sous prétexte de lever les sanctions américaines ».
Ces déclarations interviennent dans un contexte d’activité politique croissante en Syrie, après l’annonce par Washington de son intention de lever les sanctions contre Damas et les appels internationaux à un nouveau processus de transition politique mené par Ahmed al-Sharaa.
D’un autre côté, le ministère syrien de l’Intérieur dément le lancement d’une campagne contre les combattants étrangers visés par l’appel de l’EI.
Dans le même contexte, le ministère syrien de l’Intérieur a déclaré que « les informations faisant état d’une campagne de sécurité lancée contre les combattants étrangers à Idlib sont infondées », soulignant qu’il n’avait pas mené une telle campagne.
Cette annonce fait suite à la diffusion d’informations selon lesquelles les agences de sécurité affiliées au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique auraient lancé une campagne à Idlib et dans la région de Hama pour traquer les combattants étrangers. Cette campagne coïncidait avec des informations faisant état de promesses syriennes aux Américains d’éliminer les militants étrangers présents en Syrie.
Le ministère syrien de l’Intérieur a ajouté : « Le lien entre les noms des personnes arrêtées et les incidents sécuritaires antérieurs sur la côte syrienne ne repose sur aucune information précise ni fiable», faisant allusion au combats anti-alaouites et les attaques des chrétiens à l’Ouest du pays.