Les taux d’intérêt encore à la hausse

La politique de resserrement monétaire, qui à son tour augmente les risques d'effondrement des banques, ainsi que les problèmes de la crise de la dette des pays pauvres

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Bassam Tayara

D’après Philip Lane, économiste en chef de la Banque Centrale Européenne « Ce n’est pas encore le moment d’arrêter », lors de la prochaine réunion du 4 mai, des données indiquent qu’il faudra augmenter de nouveau les taux d’intérêt.

Déjà, du 10 au 16 avril, se sont déroulées dans la capitale américaine Washington les réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
Le contexte économique difficile auquel sont confrontés les gouvernements et les particuliers dans diverses parties du monde, met les finances et les responsables de la politique monétaire devant un dilemme majeur pour trouver des solutions qui réduisent les risques qui ne menacent plus seulement les pays pauvres, mais aussi les grandes économies.

Ces réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale de « ce printemps », sont témoins de cinq questions épineuses, dont la plus récente est peut-être la stabilité du secteur bancaire après l’effondrement de plusieurs banques aux États-Unis et en Suisse.

De même la réduction significative de la production de pétrole par l’alliance « OPEP ».+ » qui pousse les prix de l’énergie à la hausse, et qui brouille les calculs de maîtrise de l’inflation aux Etats-Unis et dans les pays de l’Union européenne notamment.

Ces financiers de la planète sont contraints à poursuivre la politique de resserrement monétaire, qui à son tour augmente les risques d’effondrement des banques, ainsi que les problèmes de la crise de la dette des pays pauvres.
S’ajoute à tout cela les relations difficiles entre les États-Unis et la Chine… et la croissance mondiale en berne.

Avant les réunions de printemps, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a mis en garde contre les conditions difficiles, déclarant : « L’économie mondiale se dirige vers sa pire période de croissance depuis les années 1990 au cours des cinq prochaines années, alors que l’inflation et les risques hantent les gouvernements et les banques centrales. »

« Le PIB mondial augmentera à un taux de 3% par an au cours des cinq prochaines années », a déclaré Georgieva, notant que « ce taux est inférieur aux 3,8% atteints au cours des deux dernières décennies, et le plus bas depuis plus de 30 ans ».

La transition rapide de taux d’intérêt bas et de liquidités abondantes à des taux d’intérêt élevés (la Banque Centrale Européenne vient de déclarer qu’il fallait … augmenter encore les taux) et beaucoup moins de liquidités a révélé des faiblesses dans le secteur financier, ce qui a rendu la tâche des décideurs politiques, menés par les banques centrales, beaucoup plus difficile, selon la directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva.
Georgieva souligna que « l’un des outils de base pour lutter contre l’inflation consiste à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux élevés pendant une période plus longue », tout en assurant la stabilité du système financier et réduire les risques pour les banques,La banque américaine « Silicon Valley » s’est effondrée le mois dernier, après la baisse de la valeur de ses avoirs obligataires, à la suite de hausses agressives des taux d’intérêt américains pour freiner l’inflation, déclenchant une vague plus large de crises bancaires.
On craint que la crise ne s’aggrave, car le directeur du Fonds monétaire a appelé les gouvernements à imposer une campagne réglementaire sur les soi-disant « banques fantômes », qui comprennent les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les fonds spéculatifs qui sont exposés en permanence à des risques élevés dûs taux d’intérêt, d’autant plus qu’ils détiennent des actifs à long terme tels que des obligations d’État.

Les crises auxquelles le monde est confronté rendent l’atmosphère des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale chargée de crises successives et de ralentissement économique. La politique de hausse des taux d’intérêt ne provoque pas une aggravation de la crise bancaire, mais accroît plutôt les risques d’une crise de la dette dans un nombre croissant de pays à faible revenu.

Dans une publication sur son site Internet, hier mardi, la Banque mondiale a confirmé que les taux d’intérêt élevés et le ralentissement de la croissance mondiale entraînent un nombre croissant de pays dans des crises de la dette, soulignant que les initiatives mondiales visant à aider les pays à surmonter leurs faiblesses se sont révélées insuffisantes. De plus, ces pays manquent toujours d’une transparence totale de leurs dettes.
Ces vulnérabilités font qu’il est plus difficile pour de nombreuses économies en développement de se remettre des revers des trois dernières années, à un moment où la dette publique mondiale est à son plus haut niveau depuis 50 ans.

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