Biden bon pour Israël mais pour Netanyahu?

Les relations entre Washington et Tel-Aviv reprendront le chemin des intérêts réciproques loin des spectacles des cadeaux électoraux.

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Depuis 1996, le mouvement religieux juif « Chabad », a lancé le slogan  » Netanyahu est bon pour les juifs » pour signifier que son concurrent à l’époque pour le poste de Premier ministre Shimon Peres était bon pour les Arabes !

Depuis l’assassinat d’Isaac Rabin et l’émergence d’un mouvement politique extrémiste apparut ce baromètre politique comparatif dont la base est : « Bon pour les juifs ou bon pour Israël ». Ce standard est le principal critère explicitement énoncé dans la politique électorale israélienne nationale. Actuellement ce standard s’applique également à la politique régionale, internationale.

Les Israéliens, de gauche ou de droite, conviennent que le mandat du président américain Donald Trump a été bon pour Israël, il semble que cette période de « lune de miel » entre les deux dirigeants fut à la fois bon pour Netanyahu ET bon pour Israël.

Mais cette période approche de sa fin avec la victoire Joe Biden à la présidence américaine, et les questions commencent à se poser sur la fin de cette lune de miel.

Jérusalem prend les devants et des responsable dont le chef du département politique et de la sécurité du ministère israélien de la Sécurité  Zohar Fal dans une interview récente, déclara « que les relations stratégiques et les relations de sécurité entre Israël et les États-Unis ne sont pas affectées par l’identité de l’occupant de la Maison Blanche », ce qui se confirme incessamment depuis presque cinq décennies: l’engagement américain envers la sécurité israélienne et sa supériorité militaire, est perpétué malgré tous les accords qui lient Washington à ses alliés arabes.

Cela n’empêche pas que soient mis à table deux dossiers principaux dans lesquels un changement de la position américaine pourrait survenir, le premier étant l’avenir de l’accord avec l’Iran. Dans le cas où la nouvelle administration chercherait à réintégrer cet accord elle demandera sûrement des améliorations du termes de l’accord précédent, qui vont plus ou moins dans le sens des demandes israéliennes surtout concernant l’arsenal de missiles balistiques iranien.

Le deuxième dossier est celui des Palestiniens, il est fort à parier que la nouvelle administration sera tentée de préserver le plan d’une solution de « deux États », sans que cela ne signifie déplacer l’ambassade d’Israël de Jérusalem, d’autant plus que Biden avait voté en 1995 la décision de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem occupée.

Netanyahu trouvera le moyen pour traiter avec la nouvelle administration, mais cela ne signifiera pas une adhésion totale à la vision messianique qu’avait affichée Trump.

Et cela ne signifie pas non plus nécessairement un état d’affrontement continu, car Biden n’est ni Barack Obama ni Bill Clinton deux présidents qui ont voulu imposer une solution à ce conflit. Biden a plutôt de bonnes relations avec Netanyahu, et il appartient à la génération des démocrates conservateurs du Parti démocrate, qui adhèrent au principe de garder la relation avec Israël au-dessus des questions partisanes de la politique intérieure américaine.

La nouvelle administration n’aura pas le dossier palestinien comme priorité, trop de questions brûlantes attendent Biden (le Covid-19, le Climat, les relations avec l’étranger en particulier face à la Chine et à la Russie et la nécéssité de colmater les brèches dans l’Otan et avec les alliés malmenés durant l’ère Trump.

Mais Netanyahu perdra « l’aura internationale » que lui a procuré sa relation avec Trump et son gendre Jarid Kushner. Les relations entre Washington et Tel-Aviv reprendront le chemin des intérêts réciproques et s’éloigneront de la politique des spectacles et surtout des mises en scène des échanges de cadeaux électoraux.

 

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