France: Journée de grève des opposants à la réforme des retraites

Le nombre des manifestants dans les rues sera le test majeur pour le deuxième mlandat de Macron

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Bassam Tayara

La tension politique et sociale s’est intensifiée en France, aujourd’hui, une nouvelle journée de mobilisation pour protester contre le projet de système de retraite proposé par le président Emmanuel Macron, alors que les commissions parlementaires ont entamé hier l’étude du projet de loi.
Les regards se tourneront au compteur qui mesurera le nombre des manifestant qui descendront dans rue par rapport au nombre de la première journée de manifestations et de grèves du 19 janvier qui avait réuni entre un et deux millions de personnes opposés à la réforme, tandis que les syndicats, rarement unis de cette manière, espèrent que le nouveau mouvement aura le même élan, un espoir confirmé par des sondages d’opinion qui montraient un rejet populaire croissant du projet qui atteint les 73% selon les derniers sondages.
Dans ce contexte, une source policière a déclaré que les forces de sécurité s’attendent à des foules similaires dans presque 240 manifestations à travers le pays ce mardi 30 janvier, en plus de perturbation dans les transports, les écoles et d’autres services.
Alors que les syndicats mettent en garde contre de nouveaux troubles, les grèves représentent un test majeur pour le Président Emmanuel Macron alors qu’il cherche à mettre en œuvre ce projet majeur pour lui lors son deuxième mandat, qui fut présent dans son programme électoral présidentiel dès 2017.
« Paralyser la France » est le thème autour duquel tournent les échanges entre opposants au projet et le gouvernement. « Notre objectif, c’est assurer qu’en 2030, on a un système à l’équilibre », avait insisté la Première ministre.
Tout ne tourne pas autour de l’âge du départ à la retraite (actuellement 62). Le gouvernement, dans la bouche de la Première ministre Elisabeth Borne, ce dimanche 29 janvier, ne cédera pas sur le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, dans le cadre de cette réforme des retraites. La cheffe du gouvernement se montre ouverte, en revanche, à une discussion au Parlement sur une meilleure utilisation des trimestres « éducation » et « maternité » obtenus par les femmes au cours de leurs carrières.
Macron affirme que ce changement est nécessaire pour assurer le financement futur du système de retraite, qui devrait tomber en déficit dans les prochaines années.
D’autre part, les opposants soulignent que le système est actuellement équilibré, affirmant que le chef du Conseil consultatif des pensions a récemment informé le Parlement que « les dépenses de retraite ne sont pas hors de contrôle ».
Quant à Macron, qui a répété à plusieurs reprises aux Français qu’ils « doivent travailler plus », le fait de ne pas approuver cette réforme saperait sa crédibilité pour le reste de son deuxième et dernier mandat, selon les analystes.
Le pouvoir exécutif n’a jusqu’à présent pas convaincu les Français. Il a même, en l’espace d’une quinzaine de jours, crispé l’opinion et soulevé l’inquiétude dans sa propre majorité

A partir de 2030, la plupart des salariés devront travailler deux ans de plus pour pouvoir prétendre partir à la retraite. Cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron agite le climat social en ce début d’année 2023.

Les retraités, seule catégorie qui soutenait la réforme, s’y disent désormais majoritairement opposés. « Ils se sont sentis épargnés, mais évoluent comme le reste de l’opinion sur le sentiment d’injustice. Cela peut s’expliquer par un retour de solidarité avec leurs enfants et petits-enfants, et une peur du désordre imputé à l’exécutif. Or, il s’agit du socle électoral d’Emmanuel Macron et d’une population qui fait pression sur la droite. »

Un retournement qui pourrait influencer la deuxième partie de l’équation. Le gouvernement redoute de perdre la base parlementaire qui – paradoxe en majorité relative – constituait son principal atout. La promesse d’une majorité décrochée grâce à l’alliance avec la droite Les Républicains (LR), affichée début janvier, permettait à Elisabeth Borne de ranger son arme du 49.3. A Matignon, on assure que le patron du parti, Eric Ciotti, et celui du groupe à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, ont donné leur parole. Sans garantie que la quarantaine de voix de LR nécessaires suive, une quinzaine s’étant déjà dit contre… Ce brouillard s’épaissit avec le vent de fronde qui traverse la majorité, où une dizaine de députés s’opposent au projet. Le vote à l’Assemblée nationale pourrait se jouer à une poignée de voix, mettant en péril le report de l’âge légal à 64 ans en 2030.
L’exécutif agite la menace du système par capitalisation, sans expliciter le bien-fondé du système par répartition, qui allie l’assurance en incitant au travail et la solidarité qui protège la retraite.
Le nombre des manifestants dans les rues de France dira l’orientation que prendra cette réforme.

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