Paris s’engage pour éviter une déflagration au Nord d’Israël

L'élection de l'allié du Hezbollah Frangié serait un prix acceptable pour éviter la guerre

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Bassam Tayara

La France a toujours eu une relation très spéciale avec le Pays du Cèdre. Des légendes qui remontent à Louis XIV, dit-on, mais ce qui est sûr c’est que depuis la fin du mandat en 1943, les relations économiques, politiques et surtout humaines se sont renforcé de façon intense.
Avec l’attaque Hamas le 7 octobre, la guerre d’Israël sur Gaza pour venger ses victimes (1140) et « éradiquer » l’organisation responsable de ce massacre, Paris guetta la réaction du Hezbollah la force dominante au Liban militairement et politiquement, et qui est la tête de lance de l’axe de résistance à l’État hébreu soutenu par l’Iran.
La décision de la milice chiite de soutenir les populations de Gaza au Sud d’Israël en ouvrant un front au Nord pour occuper une partie de l’armée de Tel Aviv suscita une vraie inquiétude à Paris, et a ravivé la mémoire de la guerre de 2006, et les ravages de l’infrastructure libanaise.
Les bombardements israéliens n’était pas de la même force de ce qui se passe actuellement à Gaza les victimes libanaises autour de 1300 (contre plus que 25.600 au 108 jour à Gaza). La France à l’époque a dû mobiliser son armée pour rapatrier en masse les binationaux.
La relation historique avec ce pays, les binationaux et la diaspora libanaise constituent des données fondamentales dans le socle de la réflexion de tous les présidents français dans leur approche du dossier libanais, Emmanuel Macron également qui s’est déplacé deux fois en un an au Liban.
Jusqu’à ce jour la France – contrairement à ses partenaires européens et américains, garde un fil de contact continue avec le Hezbollah, c’est une des raisons qui font que les Américains, qui veulent à tout prix « éviter l’extension du conflit », ont accepté de travailler en binôme pour éviter que les attaques du Hezbollah au Nord d’Israël ne déclenche une riposte plus brutale que ce que le monde voit à Gaza.

Paris se charge de la mission. Jusqu’au 60 ème jours de la guerre à Gaza les protagonistes (Hezbollah et Israël) échangeaient des coups limités géographiquement et en intensité. Mais au fur et à mesure que les frappes s’intensifiaient à Gaza au Sud, les échanges deviennent plus intenses au Nord, et un nouveau phénomène géopolitique s’est invité dans cette zone : les déplacement des populations des deux côtés de la frontières.
Du côté libanais ces déplacements sont devenus choses courantes, mais c’est la première fois que la population du Nord d’Israël quitte massivement ces localités bordant la frontière libanaise entre 70 et 110 mille ont dû être évacués, sachant qu’au Sud aux alentours de Gaza plus que 70 mille ont été évacués .
Le gouvernement israélien ne pouvait accepter l’arrêt du cycle de vie dans cette partie du pays et a menacé d’attaque le Liban pour faire reculer le Hezbollah au-delà du fleuve Litani à 35 kms plus au Nord.
Washington retient Tel Aviv pour éviter une confrontation avec le « Parti de Dieu » (Hezbollah) qui est de loin plus puissant que le Hamas, et surtout éviter que le Liban qui est déjà dans une mauvaise posture politique-économique (l’effondrement de sa monnaie et sans président depuis presque deux ans faute d’accord politique) ne sombre dans le chaos.
Washington au sein du « groupe de 5 » (France, USA, Égypte, Qatar, l’Arabie saoudite) cherche une solution à ce maelstrom libanais, accepte de donner le premier rôle à Paris pour retenir le Hezbollah.

De plus dans le cas d’un conflit les plates-forme de prospection de gaz en face du littoral libanais et celles d’extraction côté israélien, seraient les victimes collatérales de cette confrontation. La France et l’Europe ont besoin de ce gaz, le Liban aura besoin de ce gaz et c’est une société française -Total – qui est chargée du projet.

Cette implication française avec un nouvel ambassadeur note un retour de Paris dans cette région après moult échecs à cause de l’omniprésence de l’ombre d’un « mano a mano » américano-saoudien.

Si Paris réussit à convaincre le Hezbollah à se retirer – même théâtralement qui se manifestera par une cessation d’échange de projectiles, elle aurait marqué plusieurs points dans le tableau du « groupe de 5 »: car ni les menaces américano-israélienne n’ont pas fait trembler le Hezbollah, bien au contraire, ni le blocage du processus politique par Riyad, Doha et Le Caire pour empêcher l’élection de leur protégé Soleiman Frangié, ne l’ont convaincu d’atténuer son soutien à Hamas en bombardant le Nord d’Israël.

Mais Paris qui en 2016 avait accepté Frangié pour la présidence pourrait miroiter cette carte et vu les tensions, il est fort probable que Washington fasse pression sur les trois capitales arabes pour accepter de donner à l’allié du Hezbollah, encore une fois, la présidence en échange de geler la tension au Nord d’Israël.

 

 

 

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