Hongkong : La répression sanglante de Tiananmen n’a jamais existé

Mise au pas suite: La "Déesse de la démocratie" fut retirée de deux universités

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Presse-Net

Poursuivant l’effacement dans la ville des hommages à la répression sanglante de Tiananmen du 4 juin 1989 à Pékin, des sculptures de deux universités hongkongaises commémorant ce mouvement pro-démocratie ont été déboulonnées vendredi.

Dans la matinée, l’Université chinoise de Hong Kong (CUHK) a retiré la statue de la « Déesse de la démocratie » de son campus.

L’établissement a expliqué que le retrait de la « statue non autorisée » intervenait après une évaluation interne, ajoutant que les groupes responsables de l’installation de l’oeuvre sur le campus en 2010 ne sont plus actifs.

Cette statue de Chen Weiming, une réplique de six mètres de haut de celle érigée par les étudiants manifestant sur la place Tiananmen en 1989, était aussi un symbole du mouvement pro-démocratie de Hong Kong.

L’artiste, basé aux Etats-Unis, a exprimé auprès de l’AFP ses « regrets » et sa « colère », expliquant que l’université avait agi de façon « illégale et déraisonnable ».

« Ils agissent comme un voleur dans la nuit », a réagi M. Chen, alors que les campus sont déserts pendant les vacances de Noël. « C’est le contraire d’être propre et honnête… Ils avaient peur d’être exposés et de subir un retour de bâton de la part des étudiants et des anciens élèves ».

Le sculpteur a assuré que son oeuvre était un prêt, et qu’il engagerait une action en justice si elle était endommagée.

Il a dit envisager de demander son renvoi vers la Californie, où il dirige le Liberty Sculpture Park.

De son côté, l’université Lingnan a annoncé le retrait d’un bas-relief commémorant les événements de Tiananmen, oeuvre du même artiste, après avoir « examiné et évalué les éléments sur le campus qui peuvent présenter des risques juridiques et de sécurité pour la communauté universitaire ». Le mur portant une représentation de la Déesse de la démocratie y a aussi été repeint.

Vendredi après-midi, des prospectus portant le caractère chinois signifiant « honte » étaient visibles à l’emplacement du bas-relief et ailleurs sur le campus.

Deux jeunes femmes se disant anciennes étudiantes ont assuré à l’AFP être à l’origine de ces prospectus, expliquant être en colère après la décision de l’université.

« Ils effacent l’histoire. Je ne veux pas être obligée d’oublier », a expliqué une femme nommée Tsang, qui se dit originaire de Chine continentale.

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