Moscou à préparer 100 tankers pour transporter son pétrole

Après l'entrée en vigueur du prix plafond du pétrole russe (60$), l'Asie sera la grande bénéficiaire

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Presse-Net (EAU)

La décision du « Groupe des Sept » et de l’Union européenne ainsi que l’Australie de plafonner le prix du pétrole russe transporté par voie maritime est entrée en vigueur.

L’UE active l’interdiction d’importer du pétrole russe, même si elle accorde un délai de 45 jours aux navires qui le transportent déjà pour décharger leur cargaison.

Donc après de longues discussions, les « Sept » et l’Australie, ainsi que le bloc européen, ont approuvé la décision de fixer un prix plafond à 60 dollars le baril, empêchant les compagnies de transport, d’assurance et de réassurance de traiter les expéditions de brut russe si elles étaient vendues à un prix dépassant ce plafond.

L’approbation de ces mesures par les Européens a semblé surprenante, compte tenu de la crise économique majeure que traversent leurs pays à la suite de la guerre en Ukraine, mais signale la volonté d’empêcher la Russie de financer sa guerre.

Mais quelques pays ont rejeté la résolution, en particulier Malte, la Grèce, mais il paraît que des promesses de compensations ont été avancées.

La Grèce, par exemple, possède la plus grande flotte de pétroliers au monde, et les nouvelles restrictions éliminent son principal client, la Russie, tandis que les entreprises grecques veulent désespérément transporter du pétrole russe vers l’Asie.

Quant à la Pologne, elle avait demandé un plafond inférieur à 60 dollars, mais elle est revenue et a accepté ce dernier, après avoir contraint l’Union européenne à accepter des conditions supplémentaires sur lesquelles elle insistait, à savoir la nécessité que le plafond soit toujours inférieur de 5 % supérieur au prix moyen minimum du pétrole, sachant qu’il sera revu tous les deux mois, ce qui signifie que le prix plafond changera constamment en fonction des prix du marché.

 

D’autre part, la Russie a toujours averti, dès avant que la décision ne soit prise, qu’elle susciterait une perturbation du marché mondial de l’énergie. Vladimir Poutine a insisté «  que Moscou n’agira pas dans ce sens et ne fournira pas aux prix de 60 dollars ».

Poutine n’a par ailleurs aucune garantie que la pratique du plafonnement des prix ne s’étendra pas à d’autres matières premières et ne sera appliquée contre la Russie ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dévoilé que « Certains préparatifs sont en cours pour faire face à une telle menace», soulignant que son pays «refusera de plafonner les prix du pétrole ».

De son côté, le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a qualifié la mesure occidentale de « moyen brutal », soulignant que « la Russie ne vendra des produits pétroliers et des dérivés du pétrole qu’aux pays qui opéreront selon les conditions du marché, même si cela nécessite de réduire production ».

De même des sources proches du marché de pétrole indique que Moscou « étudie des mécanismes qui lui permettent d’éviter de vendre du pétrole aux pays qui n’imposent pas un plafond sur les prix ».

Parmi ces mécanismes possibles figure l’élaboration de lois législatives qui limitent la vente de matières premières nationales aux pays et entreprises qui ont soutenu les restrictions anti-russes. Mais également d’après ces mêmes sources la Russie n’a pas perdu de temps et s’est activement préparée à pouvoir acheminer son pétrole vers de nouveaux marchés.

Et d’expliquer que Moscou s’active dans le cas où l’interdiction d’assurance est appliquée pour résoudre le problème de la disponibilité des pétroliers qui transporteront le pétrole russe.

Le journal britannique « Financial Times » a révélé que la Russie a formé- dès le début de l’année-  une « flotte fantôme », qui mobiliserait discrètement plus de 100 vieux pétroliers pour transporter du pétrole brut (Ce que fait actuellement l’Iran et Venezuela). Et s’apprête à en acheter d’autres tankers.

Selon des experts, la Russie a besoin de plus de 240 pétroliers pour maintenir les exportations existantes.

Mais quoiqu’il arrive des experts s’accordent à dire que les prix du pétrole connaîtront une hausse significative à la suite de cette décision et pourraient atteindre plus de 100 dollars le baril.

Dans le cas où la Russie redirige ses exportations vers l’Asie le prix du pétrole pourrait prendre s’articuler au niveau actuel soit 85 dollars le baril.

Selon les chiffres de l’Office des statistiques de l’Union européenne (Eurostat), les exportations russes de pétrole brut et de produits pétroliers au cours de la période de janvier à septembre 2022 se sont élevées à 80 millions de tonnes, pour une valeur de 46,75 milliards d’euros, tandis que dans la même période en En 2021, ils avaient atteint environ 84,37 millions de tonnes, pour une valeur de 33,44 milliards d’euros. Cette différence entre les prix et pour une quantité supérieure s’explique par la guerre qui a poussé les prix à la hausse.

Dans tous les cas, les experts reconnaissent que les marchés seront confrontés à une phase d’incertitude, car il sera difficile de déterminer exactement ce qui se passera avant janvier et février 2023.

Sur la base de ce qui précède, il est possible de comprendre la décision « OPEP + » lors de sa dernière réunion, qui a maintenu ka baisse desvolumes de production de deux millions de barils par jour.

Moscou prétend également que les pays « OPEP + » soutiennent sa position face aux mesures de plafonnement, et que l’Arabie saoudite et les autres producteurs de pétrole ne sont pas satisfaits d’une telle ingérence sur le marché de l’énergie.

Il est vrai que la crainte que, l’Occident se prête à imposer de telles restrictions à un autre membre de l’OPEP ou bien à d’autres matières premières, est présente dans toutes les chancelleries

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