Tensions entre la Chine et les États-Unis autour de Taïwan

Nancy Pelosi accroche une cloche au cou du tigre chinois

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Bassam Tayara

Est-ce une visite planifiée?

Juste après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie les regards se sont dirigés vers … Taïwan.

Ces regards portaient une question lourde: la Chine allait-elle se lancer dans une aventure militaire similaire et occuper Taïwan.

Une inquiétude est née, car la Chine, malgré son crédo de non ingérence dans les affaires intérieures des pays, n’a pas condamné l’action russe, et même elle a été plus loin en désignant l’Otan indirectement comme responsable. Lorsque des pays occidentaux avaient tâté la possibilité d’une pression chinoise sur Moscou, Xi Jinping avait répondu « celui qui a accroché la cloche au cou du tigre il n’a qu’à l’enlever ».

Mais voilà que la « speaker » de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi débarque à Taipei, malgré les menaces chinoises, qui considère cette visite comme une comme une provocation majeure, dénonçant une « attitude extrêmement dangereuse » des Etats-Unis, et a convoqué l’ambassadeur américain en Chine. dans la foulée.

Les sanctions lourdes imposées à Moscou et le soutien militaire occidental à l’Ukraine tous ces éléments vont-ils conduire Pékin à temporiser?

L’annexion de la grande Île de gré ou de force est annoncée à cor et à cri depuis des décennies, Le Parti Communiste Chinois (PCC) s’apprête à son congrès qui devrait consacrer Xi en tant que président …à vie, donc les observateur ont parié sur un « attentisme armé », qui se manifestera par  des manoeuvres militaires au dessus de canal de Formose (180 km qui sépare la Chine continentale de l’Ile qu’elle considère comme partie intégrante du sol national.

Dès son arrivée, Pelosi a déclaré que sa visite représente un soutien inconditionnel des Etats-Unis « à la dynamique démocratique de Taïwan », mais elle a tenu à assurer que la politique américaine vis-à-vis de la question de Taïwan n’a pas changé, à savoir : une position diplomatique dite d’« ambiguïté stratégique », ne reconnaître qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien à Taipei.

Le président américain Joe Biden avait annoncé lors de sa tournée asiatique en mai dernier, que les États-Unis défendraient Taïwan s’il était attaqué par la Chine. Xi avant une semaine de la visite lui a signifié que c’est « jouer avec le feu ».

Les dessous des cartes vont au-delà de la visite de Pelosi.

La Chine craint un encerclement par un « Otan du Pacifique » qui s’est profilé avec la mise en place de l’Alliance AUKUS renforcé lors de la visite de Biden par un bloc commercial de 13 pays, et le tout adossé au QUAD (alliance entre les États-Unis, ‘Inde, le Japon et l’Australie). S’ajoute à cela que les sanctions et les hausses tarifaires de douanes que Trump avait instaurées n’ont pas été levées. De plus les menaces proférées dans le cas d’une aide apportée à la Russie n’ont pas reçu un accueil bienveillant. Tout cela fragilise la Chine et son Timonier Xi avant le XXème congrès.

Car ce qui se passe en Asie est un bras de fer entre les États-Unis et la Chine…Taïwan étant le point de fixation.

Fallait-il que Pelosi fasse son déplacement dans cette période de tension? Ou bien cette escapade est planifiée pour signifier à Pékin qu’elle ne doit pas prendre exemple sur Moscou et que Washington ne se laissera pas faire comme en Ukraine, et fera plus qu’elle ne fait actuellement en Europe.

Alors que fera Xi?

La Chine va faire des annonces nationalistes tels des  lancement de nouveaux projet d’armements pour renforcer sa puissance navale (son objectif avoir 6 porte-avions d’ici 2035.) et comme réaction à chaud des manoeuvres militaires, en faisant survoler des dizaines de chasseurs le long de l’espace aérien de Taïwan.

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